Voilà plusieurs semaines que Lance s'est fait agresser, voilà plusieurs semaines qu'il dort et voilà plusieurs semaines que nous sommes tous dans l'angoisse. Bien que les médecins se montrent rassurants, l'état de Lance n'a toujours pas changé. Nous nous relayons tous auprès de Lance, nous essayons de lui parler, de lui faire écouter de la musique et surtout de le faire rester parmi nous. Lowan, Joey et moi, nous nous donnions corps et âme, si je peux dire ainsi, pour la Nanot, nous voulons vraiment qu'elle tourne normalement, cela nous évitera des remontrances de la part de Lance, quand se dernier aura décider de se réveiller.

Nous étions vendredi et j'avais travaillé toute la matinée, j'étais même arrivé de bonne heure à la Nanot, suivis rapidement de Joey. Nous n'avions jamais travaillé ensemble ou alors que très peu à l'époque cela ne s'était pas très bien passé. Au début, je n'avais pas bien compris pourquoi Joey m'avait traité ainsi, il s'était même montré assez odieux, j'ai compris bien plus tard qu'il m'avait pris pour quelqu'un d'arrogant. Enfin, cette histoire remonte à des années et depuis deux mois nous travaillons en parfaite harmonie et nous ne faisons même pas semblant de bien nous entendre, nous nous entendions bien.

Il est 13h quand j'arrive dans la chambre de Lance, j'avais décidé de venir manger avec lui. « Bonjour Lance... » C'est tellement bizarre de le voir aussi silencieux, en temps normal il aurait eu le temps de me faire plusieurs réflexions, rien de bien méchant, mais des réflexion à ma Lance, il aurait sûrement dit que mon déjeuner du midi était de la mal-bouffe, il aurait aussi parlé de mes cheveux en bataille et m'aurait sans doute demandé si je n'avais pas mieux à faire à la Nanot. « Je te rassure, tout est sous contrôle à la Nanot, nous avons travaillés comme des fous ce matin...d'ailleurs il faut que je te raconte... » Et je commence à lui raconter la matinée que nous avons eue. Tout se passait très bien et nous devions beaucoup à Lowan, qui gérait d'une maint de maître, c'était d'ailleurs assez impressionnant de le voir dans ce cadre-là. Joey et moi avions aussi pris de l'assurance, mais nous avions pas le talent de Lowan, qui n'hésitait pas à remettre en place le personnel qui remettait en cause les décisions que Joey et moi pouvions prendre. Le temps passe, je mets de la musique à Lance, de l'opéra, je lui avoue combien je ne connais rien à l'opéra, je prends aussi le temps de manger et enfin, je lui parle des projets que j'ai pour l'après-midi, une virée au centre commercial avec Jordane. « Je ne peux pas te dire ce que nous allons faire là-bas, mais tu le seras rapidement... »

Après avoir demandé aux infirmières de m'appeler si jamais Lance ouvre les yeux, je quitte l'hôpital et je rejoins Jordane à la fac. Je lui envoie un texto, afin de lui dire où je suis et bientôt, je la vois arrivée. Nous nous faisons la bise et nous voilà en route pour le centre commercial. Elle me demande des nouvelles de Lance et je lui en donne. Puis nous parlons de choses et d'autres, des cours, du travail à la Nanot, la route jusqu'au centre commercial est très agréable et surtout cela me fait du bien de me changer les idées.

Une fois la voiture garée, nous allons rejoindre les allées du centre, il y a du monde partout, des boutiques partout et beaucoup de bruit. « Tu sais que depuis que je suis à San Diego, je ne suis venu que deux fois ici...combien il y a-t-il de boutique ? »     

La vie était bien mouvementée pour les Backer/Davidson depuis plusieurs semaines, Oncle Lance s'était fait tirer dessus et depuis, il était dans le coma. Pourtant, il était complétement tiré d'affaire, Jaylan nous avait même dit que tout allait bien d'un point de vue cérébral, mais malgré cela, Oncle Lance était toujours profondément endormi. Bien qu'il ne pouvait pas s'en rendre compte, il avait beaucoup de visite, même maman venait lui rendre visite. Comme quoi, les veilles querelles n'étaient destiné qu'à mettre de l'animation dans les repas de famille. J'avais toujours apprécié mon Oncle Lance et cela me faisait plaisir de pouvoir me rendre utile auprès de lui. Jaylan nous avait dit qu'il fallait lui parler et j'avais décidé de lui faire la lecture. Joey m'avait donné des livres, trouvés chez Lance, mais j'étais rapidement passée à autre chose et je lui contais les Hunger Games.

Aujourd'hui, je n'avais cours qu'à la fac et seulement ce matin. Avec Miguel, nous avions donc prévu une virée au centre commercial, cela allait lui faire du bien, il avait besoin de se changer les idées. Nous avions prévu qu'il vienne me rejoindre à la fac et de faire la route ensemble jusqu'au très grand centre commercial. Comme convenu, nous nous retrouvons sur le parking de la fac. Après nous être fait la bise, nous embarquons dans sa voiture et prenons la direction de Fashion Valley. Bien qu'il y est de la musique dans la voiture, nous passons le trajet à parler. Je le questionne sur l'état de Lance, qui pour le moment reste inchangé, voyant la tête de Miguel, je passe à autre chose. Je le questionne sur la Nanot, nous parlons de ses cours et des miens.

J'avais grandi à San Diego, du moins une bonne partie de mon enfance et adolescence, je connais ce centre commercial comme ma poche. Nous en avions passé du temps avec Julie. Bien entendu, au fil du temps, le centre à beaucoup évolué, mais dans le fond, il n'a pas vraiment changé. « Seulement deux fois ? Tu ne sais pas ce que tu as raté ! Quand j'étais au lycée, je passais mon temps ici... » J'y dépensais aussi tout mon argent de poche, en vêtement bien entendu. « Il y a plus de 1000 boutique...un véritable petit paradis... » Je lui fais un grand sourire.  

Jusqu'à ce que l'on se croise régulièrement à l'hôpital, je ne connaissais pas beaucoup Jordane, mais ces derniers temps, nous avions appris à nous connaître. Elle m'avait tenu compagnie bien des heures à l'hôpital ou pour passer le temps nous avions parler de tout et de rien, et même fait des jeux, comme les échecs. Quand l'un de nous faisait un bon coup, nous prenions Lance en témoin. Je me disais que si les gens dans le coma entendaient vraiment les choses qui se passent autour d'eu, Lance n'avait pas eu la paix depuis qu'il dormait. Mais pour en revenir à Jordane, elle avait été d'un bon soutien. Cet après-midi, nous avions prévu une virée en dehors de l'hôpital, au centre commercial, un gigantesque centre commercial où je n'avais mis les pieds que deux fois.

Fashion Valley est le plus grand centre commercial de la région, il est sur 5 étages et surtout en extérieur, une chance qu'aujourd'hui il fasse beau. Les allées sont larges, lumineuses et l'on n'y trouve des palmiers un peu partout. Il y a de la musique, c'est un endroit parfait pour passé un après-midi détente. Je pose mon regard sur Jordane et je lui fais un sourire. « Et les cours dans tout cela? » Je ne peux m'empêcher de rire. Quand j'étais au lycée, je faisais des cours par correspondance, car j'étais toujours entre deux matchs, entre des séances photo et à jouer dans certaines séries très populaires au Brésil, j'aurais donné n'importe quoi pour être un ado comme les autres.

J'apprends qu'il y a donc plus de 1000 boutiques, de quoi trouver tout ce que l'on veut ! Jordane compare ce centre commercial au paradis et me fait un sourire, un sourire, magnifique. « Des boutiques à gogo, de quoi manger et boire partout et des palmiers tous les deux mètres...oui c'est un petit paradis. » je la regarde et je rigole. Je sens que nous allons passer une très bonne après midi.        

Je ne connaissais pas beaucoup Miguel, il était le meilleur ami de mon frère et pour cela, je m'avais tout de suite apprécié, Jaylan avait toujours eu du mal à se faire des amis. Mais Miguel avait aussi eu une histoire avec ma mère, ils n'avaient pas été en couple, mais ils avaient eu une aventure, plus qu'une aventure. Voilà ce que je savais de Miguel, mais nous avons eu l'occasion de faire connaissance à l'hôpital et j'avais découvert un garçon très bien. Miguel était comme moi, plein de vie. Il était très intelligent, il me faisait rire et avec lui, on pouvait parler de tout et de rien. J'avais découvert qu'il était sincèrement attaché à Lance et je trouvais cela adorable, Lance avait besoin de quelqu'un comme Miguel dans sa vie.

Aujourd'hui, avec Miguel, nous avions décidé de nous voir en dehors de l'hôpital, il y avait donc des chances que l'on trouve un café de meilleure qualité, pendant que nous allions faire nos achats dans un grand centre commercial. Miguel avait des achats à faire pour Lance, après lui avoir laissé un ballon de la belle au bois dormant, nous nous étions dit qu'acheter d'autres personnages Dinsey pour rendre sa chambre un peu moins vide. C'est donc ensemble que nous arrivons au centre commercial, nous nous garons et nous voilà dans les allées du centre, entourés de tout plein de boutique.

Je parle à Miguel du temps que je passais dans cet endroit quand j'étais au lycée. « Les cours...certains n'étaient pas si importants que cela... » je pose mon regard sur lui et je rigole de bon coeur avec lui. Tous les ados ont séché les cours, ce n'était pas méchant, je ne faisais rien de mal ici.

Nous parlons des nombreuses boutiques, j'ai toujours connu le centre commercial très grand, mais quand mes parents était ados, le centre été beaucoup plus petit. « Quand nous étions petits, nos parents nous emmenaient ici parfois, c'était une sortie assez impressionnante et pas de tout repos pour mes parents. Je me souviens que pour nous s'était un peu la fête ! Nous mangions au restaurant et ensuite, nous allions de boutique en boutique... mes frères râlaient parce qu'ils n'aimaient pas les boutiques de vêtements et Jaylan...faisait des crises tout au long de la sortie pour des choses... j'espère qu'il a changé... » J'ai tellement de bon souvenir, parfois cette époque me manque, l'époque où je n'étais qu'une petite fille.      

Une sortie au centre commercial, c'était une très bonne idée, je n'avais pas fait cela depuis un bon moment, d'ailleurs l'endroit où je me rends en compagnie de la belle Jordane, je n'y ai mis les pieds qu'une fois. Nous avions pour projet de nous rendre dans une des boutiques disney, pour faire quelques achats pour Lance, lui qui est fan de Disney. Je me dis qu'à son réveil, il va être content de voir que sa chambre n'est pas blanche est triste. Je n'avais jamais vraiment passé du temps avec Jordane, jusqu'à ce que l'on se retrouve plusieurs fois à l'hôpital. Elle venait faire la lecture à Lance, lui tenir compagnie, tout simplement et j'avais apprécié l'écouter lire Hunger Games. Très rapidement, nous avions commencé à commenter les actions des personnages pour Lance et tout aussi rapidement, une complicité s'était développé.

Alors que nous marchons dans les allées du centre, nous parlons, nous rions, loin de l'hôpital, nous savions aussi bien rigoler ensemble. « Quand j'avais 16 ans, j'aurais donné n'importe quoi pour aller au lycée, comme tout le monde, mais bon...mon père avait bien trop de projets pour moi... » Je n'avais pas eu une enfance, ni même une adolescence facile, mon père avait fait de moi un bon moyen de gagner de l'argent, de s'en mettre plein les poches et j'ai toujours eu l'impression de n'être qu'une mine d'or pour lui, je n'étais plus son enfant, mais un produit qu'il vendait. Il se fichait pas de mes envies et de mon état santé. J'en étais arrivé à un point où j'avais essayé de mettre fin à mes jours. Mais aujourd'hui, tout cela était derrière moi, grâce à Lance et à ma rencontre avec Jay et Asher, aujourd'hui, j'avais une vie normal pour un homme de mon âge et j'en profitais à chaque instant.

Nous parlons des différentes boutiques, il y en avait tellement, c'était même impressionnant. Alors que je marche à côté de Jordane, je pose mon regard sur elle et j'écoute ce qu'elle me dit. « Ah, c'est sûr que pour les parents, la sortie devait être stressante...en même temps 9 enfants... c'était une invasion de Backer dans le centre commercial... » Je rigole et je trouve son souvenir adorable, quand elle en parle ses yeux, d'un bleu magnifique, en pétille encore. « Quelles étaient les raisons de ses crises ? Il est toujours aussi râleur, le pire, c'est quand notre boutique de bd change de disposition... » Je lève les yeux au ciel. « Est-ce qu'il y avait une boutique qui vous mettaient tous d'accord ? »         

Je n'avais toujours fait que croiser Miguel, toujours en compagnie de Jayden et mise à part des "bonjours et aurevoir" nous n'avions jamais vraiment parlé. Nous avions vraiment commencé à parler et à faire connaissance à l'hôpital. Tout comme chaque membre de la famille, Miguel passait du temps à l'hôpital, beaucoup plus que nous et autant que Kara, donc rien d'étonnant que je le croise là-bas. Je n'aimais pas spécialement Kara, encore moins au vu de son comportement envers mon frère et ma mère le jour de l'agression de Lance. J'avais donc fait en sorte de ne pas la croiser, j'avais toujours en tête le fait qu'elle ai frappé mon frère et qu'en plus, elle avait fait une scène plus qu'honteuse en public, un comportement pas du tout correct. C'est donc Miguel que j'avais croisé à chaque fois et au fil des visites nous avions fait connaissance et nous nous étions très bien entendu.

Aujourd'hui, nous avions décidé de sortir de l'hôpital et de nous rendre au centre commercial, afin de faire des achats pour Lance et de rendre sa chambre un peu moins triste. Après son réveil, il n'allait pas pouvoir rentrer tout de suite chez lui, il serait donc ravi d'avoir une chambre plus accueillante que ce blanc partout. Alors que nous marchons dans les allées, je lui parle des souvenirs d'ado que j'avais dans ce centre commercial, j'y avais passé du temps quand j'étais au collège. Je regarde Miguel, il n'avait pas eu une enfance facile, d'après ce que j'avais entendu dire. « Tu as essayé de lui parler à cette époque, pour lui dire que voulais suivre tes propres projets? » Aussitôt la question posé, je me dis que je suis peut-être trop curieuse. « Je suis désolée, je suis trop curieuse... »

Je lui parle alors des différentes boutiques, du nombre de boutiques et de mes souvenirs avec ma famille, quand nous sortions tous ensemble, c'était toute une expédition. Je regarde Miguel et je rigole. « C'est sûr que nous ne passions pas inaperçu... » Mais nos parents nous avaient bien élever, donc nous nous étions toujours très bien comporter, aussi bien que nous le pouvions. Nous parlons alors de Jaylan et de ses fameuses crises légendaires. Je me souviens que ma mère n'hésitait pas à envoyer bouler les gens qui faisaient des messes basses sur le comportement de Jaylan et de la mauvaises éducation qu'il avait reçu. « Il n'a donc pas changé à ce niveau là...il ne supportait aucun changement, que ce soit du plus petit au plus gros... » Sacré Jaylan, heureusement qu'il avait un peu changé tout de même. « Oui, la boutique des bonbons...ce magasin n'existe plus maintenant, mais je me souviens que nous avions l'impression d'être au paradis, il y en avait pour tous les goûts... j'étais fan des bonbons bijoux et encore plus des bagues il y avait un énorme diamant en sucre dessus et tu pouvais choisir ton parfum...j'étais fan... »       

J'avais confiance en Jaylan et en ses compétences ce médecin, donc je le croyais quand il me disait que Lance allait se réveiller, tôt ou tard, mais je n'avais pas du tout envie que ce soit trop tard. Il était déjà dans cet état depuis trois mois, c'était déjà trois mois de trop. Je passais le voir le plus souvent possible, tous les jours même et à chaque fois, j'espérais qu'il ouvre enfin les yeux. Il me manquait tellement et j'avais hâte de lui montrer les papiers que j'avais signés, j'avais même hâte de l'entendre râler quand je le traînerais à la journée Star Wars.

Jordane et moi avions décidé de passer un moment ensemble au centre commercial, nous étions partis à la recherche de chose pour Lance et surtout pour décorer sa chambre, il allait être ravi à son réveil. Jordane et moi, nous nous entendions très bien, nous nous étions découvert pas mal de point commun et une amitié s'était développé lors de nos moments passés à l'hôpital. Alors que nous marchons dans les allées du centre commercial, nous parlons de l'époque où nous étions des ados. Elle avait vécu ses années normalement, ce qui n'était pas mon cas, j'étais prisonnier d'un père brutal et tyrannique. « Ne t'excuse pas... » je lui fais un sourire. « Parlé avec lui était très compliqué, j'ai essayé, mais il n'est pas comme ton père ou Lance, il n'était pas à l'écoute et ne supportait pas que je défis ce qu'il m'imposait et il me le faisait savoir... » Et pas avec des mots.

Elle me parle des heures qu'elle avait passé ici avec sa famille, j'écoute ses souvenirs d'enfance, un sourire aux lèvres, c'est mignon. Nous parlons alors de Jaylan et des nombreuses choses qu'il n'aimait pas, comme les changements. « Et il écoutais déjà des musique de Star Wars quand il était contrarié? » Il me faisait rire quand il faisait cela, il me disait que cette musique l'aider à évacuer sa colère.

Nous parlons de nouveau de la fratrie Backer et d'une potentielle boutique qui les mettaient tous d'accord. Jordane me parle d'une boutique de bonbon. Je souris, les bonbons, cela met tout le monde d'accord. Elle me parle de ses bonbons préférés, des bonbons bagues. Je la regarde, un sourire aux lèvres, c'est tellement mignon. « Tu n'es plus friande de ses bonbons ? »