C'est à Paris que j'avais passé Noël, en compagnie de ma famille. Mon père avait l'air d'aller mieux et il était content, car son médecin avait certifié qu'il pouvait manger de ma viande, il n'en pouvait vraiment plus du poisson. Bien entendu, ma mère avait fait en sorte de servir un repas plus léger et de nous faire servir des "focktails" ce sont des cocktail sans alcool. Mon père avait le droit à quelques folies, mais ne pouvait pas non plus pousser le bouchon, du coup, nous étions tous au régime. Mais la soirée s'était très bien passé et tout le monde avait été couvert de cadeaux. Pour le Nouvel An, j'avais contacté la brigade et je leur avais proposé de venir sur Paris pour faire la fête avec moi et j'avais été heureux, car ils avaient tous répondu présent, même Sam et Ali, ils avaient pris avec eux la nounou de leur fille. Mon séjour à Paris m'avait fait un bien fou, j'étais d'attaque pour reprendre le travail.

Après une très longue journée, je quitte enfin le bureau, je préviens mon chauffeur que je ne vais pas rentrer tout de suite, je prends la direction du Monet's, il est 21h30, le café sera encore ouvert une bonne partie de la nuit et ils servent à manger jusqu'à tard. Je rentre dans l'établissement, qui est assez calme et après les folies à Paris, j'avais besoin de quelques soirées calme. J'avais bien profité à Paris, des soirées à l'image de la brigade "à la vie, à la mort" j'avais aussi fait de très charmantes rencontres, les Parisiennes n'ont pas froid aux yeux.

Alors que je parcours la salle du regard, mes yeux se posent sur une demoiselle que je connais, enfin connaitre est un bien grand mot, je l'avais croisé une fois, à l'hôpital et comme je n'oublie jamais une jolie fille, que je reconnais tout de suite l'une des demoiselles Backer, nous avions échangé quelques mots en dehors de la chambre de Joey. Je m'approche de la demoiselle qui a pris place dans un fauteuil, une tasse sur la petite table à côté d'elle et absorbé dans une lecture. Arrivé à sa hauteur, je me penche pour regarder le titre du livre "La Mégère apprivoisée" « Bonsoir Mademoiselle Backer...intéressante comme choix de lecture... »       

Les vacances de fin d'année étaient passées à une vitesse grand V. Nous avions passé Noël à la maison, tous ensemble, avec maman et papa de nouveau amoureux l'un de l'autre et une bonne ambiance, pas trop de dispute, pour une fois ! Très rapidement, les cours avaient repris et les professeurs ne nous faisaient pas de cadeau. Dès la reprise, nous étions tous passé en visite médical, une bête noire pour moi, je ne voulais pas du tout voir mon poids s'afficher sur la balance. Nous avions aussi eu le droit à des examens médicaux surprise, afin de dépister des prises de drogue, un début d'année fort sympathique. Mes cours à la fac ne reprenaient que la semaine prochaine, donc cette semaine allait être plutôt calme.

La fin de la journée avait été assez animée à l'academy, la chaudière était tombé en panne, du coup pas d'eau chaude et nous avions tous dû nous passer de douche après deux heures de cours de danse classique. Une chance que je vive chez mes parents, j'étais rentré chez moi et j'avais pris une bonne douche chaude. Après cela, je me lance dans une vidéo pour Maddison Williams, je travaillais pour elle et je lui avais promis des vidéos régulièrement. J'avais été cherché les nouveaux produits et j'allais les présenter.

Il est 21h quand j'arrive au Monet's, je ne travaillais plus ici, mais j'aimais toujours y passer du temps. Nous sommes en plein milieu de la semaine et il n'y a que très peu de monde dans le café. Je trouve donc une place de choix, un bon fauteuil bien confortable et je passe commande. J'aimais faire mes devoirs ici, l'ambiance qui dégageait de ce café, me mettait toujours dans de bonnes conditions.

Je me plonge alors dans "La Mégère apprivoisée", un devoir que mon professeur d'art dramatique nous a donné. Il avait espoir de nous faire travailler dessus et de monter la pièce. Je lève les yeux sur Lowan Queen, nous nous étions croisés une fois, lors de l'opération de Joey. Il était toujours aussi bel homme, aussi séduisant que dans mes souvenirs. « Bonsoir Monsieur Queen, mon professeur d'art dramatique a préparer un gros devoir pour nous sur ce bouquin et aimerais nous le faire mettre en scène... »        

C'est totalement ressourcé que j'avais repris le travail, mais je m'étais promis de me faire un week-end quelque part et d'embarquer la brigade avec moi. Mais pour l'heure, j'avais du pain sur la planche, comme n'importe quel homme dans ma position. Si lors de mon arrivé à San Diego, je me tournais les pouces, ce n'était plus du tout le cas aujourd'hui, je n'étais plus ce gamin insouciant qui avait été exilé dans cette ville. Comme tous les soirs, je quitte Queen Industries bien après tout le monde, je traverse les couloirs calme et totalement vide, je traverse mon monde, mon empire, un empire dont je suis très fière, un empire que j'avais gagné ! Mon père ne m'avait jamais fait de cadeau, j'avais dû lui prouver que j'étais le meilleur pour obtenir les clefs de Queen Industries.

Je demande à mon chauffeur de me déposer au Monet's, je n'avais pas envie de rentrer chez moi, mais j'avais besoin d'un endroit calme. Je ferme la porte derrière moi, dans ce café, il y fait une chaleur bien agréable, une bonne odeur y flotte et le calme est apaisant. Mon regard se pose rapidement sur un visage familier, une des enfants Backer. Je m'approche d'elle et je la salue.

La jeune Backer lève ses yeux sur moi, elle a des yeux magnifiques, d'un bleu incroyable. Elle me salue à son tour et me parle du livre qu'elle a entre les mains. « Je peux m'asseoir? » Je lui montre la chaise qui se trouve en face de la sienne. Quand elle me dit oui, je prends place et j'appel un serveur. « Et le livre te plait? » Le serveur arrive et je passe commande.       

Bien que je n'avais croisé Lowan qu'une fois, j'en avais beaucoup entendu parler. Mes parents l'appréciaient, en même temps, comment ne pas apprécier un homme qui avait fait un cadeau aussi merveilleux à leur fils. Lowan Queen avait offert à Joey une prothèse de jambe d'une grande technologie. Mais mon père ne l'appréciait pas seulement pour cela, il disait que bien que Lowan soit un provocateur, c'était un garçon très intelligent et avec qui il prenait plaisir à parler. Ma mère le trouvait généreux et bel homme, oui des éloges des plus agréables de la part de mes parents. Mon oncle Lance avait une tout autre vision de Lowan. J'avais vaguement entendu parler de l'histoire entre eux, une histoire qui m'avait fait assez rire. Oncle Lance n'avait décidément pas d'humour.

Assise sur l'un des fauteuils confortables du Monet's, je lève les yeux de mon livre pour les poser sur Lowan Queen, nous nous saluons et il me parle de mon choix de lecture, un choix poussé par mon professeur qui voulait nous faire étudier et jouer la pièce de théâtre. Lowan me demande s'il peut s'installer avec moi et j'accepte. Il tire la chaise et s'assoit avant de me questionner sur le livre que j'ai entre les mains. « Le faite que cette pièce soit classé dans le genre "comédie" me rassure, je la classifierais même dans le genre "comédie dramatique". » Oui, comédie dramatique, c'est bien mieux. Il n'y a rien de drôle dans le fait de réduire une femme plus bas que terre. De casser tout ce qu'elle est et de la rendre obéissante envers son mari. « Vous connaissez la pièce? » je marque la page de mon livre et je le pose sur la table.

La serveuse revient vers nous et après un petit moment, Lowan passe commande. Je demande à la serveuse un autre cappuccino, cela ne va certes pas l'aider à dormir, mais j'ai beaucoup de travail, mieux vaut que je garde les yeux ouvert. Avant de partir la serveuse me demande si je veux manger quelque chose, Lowan avait commander de quoi manger. Je n'allais pas le laisser manger seul et j'avais un peu faim, donc je commence de quoi manger également.        

Bien que j'avais profité de mes vacances, j'avais tout de même eu un peu travail, à croire que je ne pourrais plus jamais me la coule douce ! Et janvier n'allait pas être de tout repos, j'allais avoir beaucoup de travail et surtout beaucoup d'aller-retour entre Phoenix et San Diego. Et encore, je ne savais pas que janvier allait être des plus animés. Après une journée assez compliquée, je décide de faire une halte au Monet's, n'ayant pas spécialement envie de rentrer chez moi. Le Monet's est un endroit que j'aime beaucoup, c'est un lieu calme, sauf lors des soirées spéciales, mais les autres, c'est très apaisant d'y être, parfois, j'y travaille même quelques heures.

Une fois au Monet's, mon regard se pose sur un visage connu, Jordane Backer, l'une des enfants Backer. Lana et Jayden en avaient beaucoup, dix au total, ce n'était pas très étonnant de tomber sur l'un d'eux. Dix enfants, c'est énorme, ils ont beaucoup de courage, sont complétement fou ou alors ils n'ont jamais entendus parler de contraception. Je souris et je m'approche d'elle. Je ne connais pas très bien Jordane Backer, nous n'avons que très rarement eu l'occasion de nous parler, pour dire vrai, nous n'avions jamais vraiment eu de conversation.

Jordane est une très belle femme, n'importe quel homme pourrait faire le même constat que moi. Mais quand elle pose le regard sur moi, je ne peux m'empêcher d'être frappé par la couleur de ses yeux, ils sont d'un bleu, de quoi faire tourner n'importe quelle tête. « Pourquoi ? L'histoire ne t'a pas fait rire ? » Je lui fais un grand sourire et je m'assois en face d'elle. Une serveuse vient prendre nos commandes, je commande plein de choses et la belle Jordane reprend des choses aussi.

« Tu peux me dire "tu"... oui, je connais la pièce, j'ai dû la jouer au lycée, j'avais un professeur de littérature complétement fan de Shakespeare et qui adorait mettre en scène les pièces que nous étudions... » Je me souviens encore des nombreuses pièces que nous avions dû mettre en scène, ma mère venait à chaque représentation et Bart disait qu'il avait des choses à faire. Maintenant, que j'y repense, Bart ne s'investissait pas du tout dans la vie de mon école et ma mère, parfois un peu trop !

Les fêtes de fin d'année, sont toujours un véritable break pour moi. Je n'ai aucun cours et cette année, je n'avais même pas travaillé, je m'étais donc vraiment reposée pendant deux semaines. J'avais passé les fêtes avec ma famille, avec toute ma famille. L'année dernière, notre mère avait été rejoindre Jayson en France, cette année, nous avions tous été réunis. Nous retrouver tous ensemble me fait plonger dans les Noëls de mon enfance. Je ne me souviens pas de chacun d'entre eux, mais je me souviens de certains. Nous étions tous tellement excités en attendant le passage du Père Noël. Je me souviens encore combien le salon était envahi de cadeaux en même temps avec 9 enfants, comme ne pas avoir une montagne de cadeau ? Au fur et à mesure des années, le salon était moins envahit, les cadeaux prenaient certes moins de place, mais ils avaient de plus en plus de valeurs. Quand nous étions ados, nous ne voulions que de l'argent et je me souviens que je dépendais le mien dans des magasins de luxe.

Je suis en pleine lecture, quand une voix familière, me sort la tête de la "La Mégère apprivoisée" je fais un sourire à Lowan Queen. Je me souviens de ma première rencontre avec Lowan, c'était à l'hôpital, quand Joey s'est fait opéré. J'avais trouvé Lowan très beau et très sexy, en même temps, il l'était. Puis j'en avais appris des choses sur lui, rien de très glorieux, mais rien de choquant non plus ! Son histoire avec ma cousine, deux adultes qui décide de coucher ensemble, sans relation, ce n'est pas la première fois que cela arrive, ni la dernière.

Je le fusille un peu du regard. « C'est vrai que si hilarant de voir une femme se faire retirer tout ce qu'elle est, de lui imposer un style de conduite et une façon de penser...et de voir des hommes parier avec leurs amis laquelle de leur femme et la plus soumise... » Shakespeare en avait fait une comédie, cela n'avait rien de drôle, rire ainsi des conditions de vie d'une femme. À cette époque, les femmes vivaient ainsi et j'ai envie de croire qu'elles ne trouvaient pas cela drôle. « Et dire que certaines filles dans ma classe ont décidé de présenter cela comme une belle histoire d'amour... » La serveuse vient prendre nos commandes et Lowan commande pour tout un régiment.

Je regarde et j'écoute Lowan, j'ai du mal à l'imaginer en train de jouer du Shakespeare. Je ne peux m'empêcher de rire. « J'ai du mal à te voir réciter du Shakespeare... »

J'aime beaucoup le Monet's, c'est un endroit très paisible et après une journée compliquée, c'est l'endroit parfait. Alors que je franchis les portes du café, je repère tout de suite la jolie Jordane. Jordane Backer, fille de Lana et Jayden Backer. Nous avions parlé rapidement ensemble, lors du séjour de Joey à l'hôpital. Elle était assise à une table, seule, un livre la main, je décide d'aller vers elle et voir si ma compagnie de la dérange pas. Elle accepte tout de suite, un sourire aux lèvres. Son sourire est très communicatif, je remarque d'ailleurs qu'en plus d'être communicatif, il est magnifique, c'est plaisant chez une femme un tel sourire.

Je m'installe en face d'elle et nous parlons du livre qu'elle a entre les mains. Un livre que j'avais lu en terminal, ma professeur de littérature était une fan de Shakespeare. "La Mégère apprivoisée" est considérée comme une comédie et bien que certains dialogues soient assez comiques, le fond de l'histoire ne l'est pas du tout. Je ne lâche pas du regard Jordane quand elle me parle du livre. J'aime les femmes avec du caractère et contrairement au personnage du livre, apprivoiser une femme, ce n'est pas du tout mon style. « Pour ma part, je préfère largement le caractère de Catharina au début, avoir une femme soumise, apprivoisée et surtout sans aucun caractère, je ne trouve pas cela intéressant. » Je lui fais un sourire.

La serveuse vient prendre notre commande. J'ai une faim de loup, donc je me lâche un peu sur la commande. Jordane passe aussi commande et une fois en tête-à-tête, je lui demande. « Et toi, comment penses tu la présenter? » Je suis curieux de savoir, bien que j'ai déjà une petite idée.

C'est un sourire aux lèvres que j'apprends à Jordane que j'avais joué plusieurs fois des pièces de Shakespeare quand j'étais au lycée. Elle rit un peu et je ne peux m'empêcher de rire avec elle. « Et pourtant...j'avais même les costumes d'époque. Tu sais, le collant et la culotte bouffante super sexy...et non, ma mère n'a pas du tout filmé cela... » Je lève les yeux au ciel et je rigole, nous avons tous des films de notre enfance dont nous avons honte. La serveuse nous apporte nos commandes. Je bois une gorgée de ma boisson avant de poser de nouveau mon regard sur la très belle Jordane. « Tu te sens bien dans cette école des arts de la scène ? »

Ce soir, le Monet's est bien plus calme que la maison familiale des Backer. Il faut dire que nous sommes nombreux à y vivre. Bien que maman a toujours sa maison, elle passe son temps chez papa et nous sommes encore plusieurs enfants à vivre dans la maison familiale, c'est à se demander quand nous allons enfin prendre notre envol. Je n'aurais rien contre le fait d'avoir mon chez-moi, mais je n'étais pas sûr d'être prête à vivre seule.

Alors que je suis confortablement installée dans un fauteuil du Monet's, Lowan débarque et me sort de ma solitude. Lowan est un ami de la famille, oui, je pense que c'est ainsi que je peux le désigner. Après nous être salué, il s'installe en face de moi et nous parlons du livre que j'ai entre les mains. Un livre que mon professeur de théâtre nous a demandé de lire, dans l'espoir de nous faire jouer des morceaux de la pièce. « C'est sûr qu'avoir une femme qui ne sait pas donner son opinion et qui serait toujours d'accord avec toi ferais que les conversations tourneraient bien vite en rond. » Je préfère aussi les hommes de caractère, qui me répliquent et qui puissent ne pas être tout le temps d'accord avec moi. « Cela donnerait l'impression d'être avec une coquille vide... »

Une serveuse vient prendre nos commandes et vu que ma tasse est vide, je repasse commande, je me laisse même tenter par des choses à manger. Je lui parle un peu du travail que mon professeur attend de nous et il me questionne. Je pose mon regard sur lui. « J'avais envie de le présenter comme une tragédie, de déporter l'action à notre époque et de faire de Petruchio un homme violent, car après tout...c'est ce qu'il est... » Je n'avais pas encore tout en-tête, mais c'est bien la tournure que je veux donner à ma présentation.

Je ris un peu quand Lowan me parle des pièces qu'il a dû jouer quand il était au lycée, j'ai du mal à l'imaginer réciter du Shakespeare. Je l'écoute et j'éclate de rire. « Alors là, je veux absolument voir ses films ! » Ils doivent en valoir le coup. Lowan en costume d'époque, récitant du Shakespeare, c'est tellement différent du Lowan que je connais. La serveuse revient avec nos commandes et rapidement, la table se remplit. Je prends ma tasse, je bois le liquide chaud, que je trouve toujours aussi bon et je prends même quelque chose à manger, mettant ma commande entre Lowan et moi, s'il veut se servir. « Je m'y sens très bien, c'est très différent de l'école de ballet, mais cela me permet de découvrir d'autres disciplines que la danse classique. »

Ce soir, j'avais décidé de passer une soirée au calme, mais en dehors de chez moi, c'est donc au Monet's que j'avais jeté mon dévolu. Après une journée bien chargée, hors de question que je me rende dans un bar ou autres clubs bruyant de la ville. Alors que j'entre dans le Monet's, mon regard s'était posé sur la jolie silhouette de Jordane, la dernière des filles Backer. Sourire au lèvres, je m'étais approché d'elle et je lui avais demandé si elle voulait bien de ma compagnie. Elle accepte, je m'assois en face d'elle et c'est tout naturellement que nous commençons à parler. Une conversation qui me plaît, nous parlons du livre qu'elle a entre les mains. C'est très appréciable de pouvoir parler d'un bouquin et donner son avis et surtout d'avoir un retour, en plus d'être absolument magnifique, Jordane avait l'air d'en avoir dans la tête, et cela, me plaît. « Je pense même que je finirais par piquer du nez, lors d'une conversation, j'ai besoin d'un réel échange et c'est très appréciable quand il y a du vocabulaire. » Je regarde Jordane et je ne peux m'empêcher de rire. « C'est cela et une belle cervelle de moule... » Une femme comme cela, c'est juste pour passer une nuit et bon vent, rien de plus.

Nous passons commande auprès de la serveuse qui vient vers nous et une fois seul, Jordane me parle d'un devoir que son professeur lui à demander, curieux, je lui avais demandé. J'aime son idée et je doute du fait que beaucoup de personnes le présentent ainsi, beaucoup vont jouer le thème de l'amour. « J'aime ton idée, un amour destructeur et une Catharina complétement soumise...une réalité cachée dans cette pièce. » Soumettre une femme ce n'est pas mon truc, enfin tout dépendant de la soumission.

J'ose lui parler des pièces de théâtre dans lesquelles je devais jouer quand j'étais encore au lycée et bien entendu cela fait bien rire la jolie demoiselle. « Et dire que ma mère serait ravie de te montrer cela... » Je lève les yeux au ciel, oui ma mère y prendrait même un grand plaisir. « Mais attention, c'est donnant donnant... » je lui fais un grand sourire.

La serveuse revient avec nos commandes, ce n'est pas trop tôt, j'ai une faim de loup. Je mange un peu et je bois avant de questionner la jolie demoiselle sur son école. « Cela t'ouvre à d'autres horizons...d'ailleurs, tu élargis cet horizon, ton frère m'a dit que tu suivais des cours à la fac ? » Je suis vraiment curieux d'en découvrir davantage sur Jordane.    

En venant au Monet's, en m'asseyant sur un fauteuil confortable, avec une boisson chaude et un bon bouquin, c'était une soirée cocon pour moi. Une soirée dans ma petite bulle, malgré le faite que j'étais au Monet's. Alors que je suis plongé dans ma lecture, je suis abordé par Lowan, un ami de ma famille. Je lève les yeux sur lui et je ferme mon livre, après y avoir mis un marque-page. Après nous être salué, nous commençons à parler, je ne connais pas très bien Lowan, mais j'avais eu l'occasion de le croiser à plusieurs reprises, il était aussi à l'origine de la super prothèse de mon frère, une prothèse haute technologie. Je n'avais jamais eu l'occasion de vraiment parler avec Lowan, mais nos premier échanges me plaît bien, il est peut-être moins superficiel qu'il n'y paraît. « Ah, nous n'imaginons pas à quel point le vocabulaire peut être appréciable... » Nous en rions, mais tout comme lui, j'aime quand la personne en face de moi a du vocabulaire et une belle conversation. Je rigole avec lui, quand il me parle de cervelle de moule, je ne peux m'empêcher de me dire, que parfois, cela ne doit pas lui déplaire.

Ma tasse terminée, je profite du faite que Lowan passe commande pour en faire de même. Nous parlons alors du bouquin que j'avais dans les mains quand Lowan a débarqué. Bien que j'adore lire du Shakespeare, là, c'est un travail scolaire qui me "pousse" à lire cette œuvre. Il avait déjà lu cette pièce et nous en parlons. Si certains y voient une belle histoire d'amour, ce n'est pas du tout mon avis. L'amour ce n'est pas cela, on ne change pas une personne, pour la remodeler, c'est humiliant ! Et encore plus les conversations entre hommes qui pari sur leur femme afin de savoir qui est la plus soumise, c'est tellement dégradant pour l'image de la femme. « Une bien triste réalité...ce n'est pas cela l'amour...avoir une femme bien... "dressé"... » je lève les yeux au ciel.

Il me parle alors des pièce de théâtre qu'il devait mettre en place au lycée avec l'un de ses professeurs, je souris et j'en rigole un peu. « Alors, il faut absolument que je rencontre ta maman... » Les mères, toutes les même, les parents, tous les même, à nous filmer à la moindre occasion. Puis quand il me parle de donnant/donnant, je me dis que cela serait moins drôle, quoi que, je n'avais pas honte, enfin tout dépends de la vidéo. « Mon père a filmé tous mes spectacle de danse...comme plein d'autre événement, pas de souci pour que tu regarde cela, je porte mieux les collants que toi, j'en suis persuadé. » j'éclate de rire.

La serveuse vient nous apporté nos commandes et je me dis que je suis ravis d'avoir quitté mon bouquin, pour une conversation avec Lowan. Puis nous parlons de mon école des arts de la scène. « Oh oui, contre toute attente, j'accroche assez bien avec le cours de danse moderne...c'est très varié et j'aime apprendre de nouvelle technique... » Il me questionne ensuite sur les cours à la fac, un de mes frères lui en avait parlé. « J'aime avoir des plans B dans tout ce que je fais, donc je suis effectivement des cours à la fac en mangement et marketing de la mode...j'aime beaucoup... je pense même me trouver un stage pendant les vacances d'été... »

Mes soirées se ressemblaient très souvent, je sortais, je faisais des rencontres et je me détendais avec mes rencontres et je n'avais pas changé ma routine à Paris. J'aimais profiter de la vie et de mon célibat, un célibat que j'aimais, je ne me voyais pas du tout dans une relation sérieuse, donc jouer les papillons étaient, pour le moment, parfaitement parfait pour moi. Puis je n'étais pas à blâmer, je ne mentais pas aux femmes que je fréquentais et toutes étaient sur la même longueur que moi, elles voulaient juste prendre du bon temps. Enfin bref, ce soir, je décide de casser un peu ma routine et c'est au Monet's que je me rends. Je comptais vraiment me faire une soirée tranquille et pour le coup, j'avais en tête de rentrer seul chez moi. Alors que je franchis la porte du café, je tombe sur la très belle Jordane, la plus jeune des Backer. Je n'avais jamais vraiment parlé avec Jordane, nous avions échangé quelques mots, mais rien de plus.

Je rejoins la jolie demoiselle, je la salue et après m'être assis en face d'elle, nous commençons à parler. La conversation est très agréable, c'est simple et fluide et cela faisait un moment que je n'avais pas connu ce genre d'échange. Je découvre une Jordane marrante, intelligente et très sociable, elle n'a donc pas qu'un magnifique sourire et un physique de rêve. Je rigole bien en sa compagnie.

La serveuse vient nous interrompre, pour prendre notre commande, je prends des choses à manger et une boisson chaude et Jordane fait de même. Je lui parle alors du livre qu'elle avait dans la main au moment de mon arrivé, un livre que j'avais étudié en cours de littérature au lycée et pour lequel j'avais fait une petite pièce, comme la plupart des œuvres de Shakespeare, ma professeur était une fan. Nous donnons nos points de vue sur cette pièce. « Puis je peux te garantir qu'en tant qu'homme, je préfère les femmes de caractère, une femme qui me dit amen tout le temps et bois mes paroles, ça va un temps...pour ce qui est de l'amour...je ne suis pas en position de te dire ce que s'est... »

Je lui avoue alors qu'au lycée, ma professeur de littérature nous faisait tout le temps mette en scène les œuvres de Shakespeare et que bien entendu ma mère venait à chacune de représentation et qu'elle filmait, la honte quand j'y repense, bien que j'étais beau gosse au lycée et que je me débrouillais plutôt bien en théâtre. Je rigole quand elle parle de rencontrer ma mère. « Je serais tenté de te dire non, mais finalement, sortir les vieux films du lycée lui fera peut être oublié le régime et la moustache de mon père... » Cependant, je lui dis que si elle voit mes anciennes vidéos, c'est du donnant donnant, elle me parle alors des vidéos que son père a filmé. Je la regarde et je ne peux m'empêcher de rire de bon coeur avec elle. « J'en suis persuadé également... » Et personne ne va pouvoir dire le contraire. Je passe une main dans mes cheveux. « Tous les mêmes les parents... mais je suis sûr que l'on fera pareil... » Quand je vois Ali avec sa fille, il la film à la moindre occasion.

Ma commande arrive enfin, ce n'était pas trop tôt, j'ai une faim de loup. Je commence à manger et à boire un peu, tout en questionnant Jordane sur ses études. « Tu as combien d'années à faire dans cette école? » Je savais qu'en plus des cours à l'academy des arts, elle étudiant des cours à la fac, son frère m'en avait parlé, donc je la questionne la dessus également. « Tu as bien raison, c'est très important ! » Elle avait bien raison, j'avais aussi fais la même chose. « Tu cherche un stage dans le management ou le marketing de la mode? Ou tu combine peut être les deux? »

     

Installée tranquillement dans l'un des fauteuils du Monet's, je pensais boire quelques boissons chaudes, lire une bonne partis de mon livre et peut être discuter avec d'anciens collègues, avant de rentrer chez moi. Mais l'arrivé de Lowan me coupa de ma soirée solitaire et je n'en étais pas mécontente. Il s'installe en face de moi et nous commençons à parler, de bouquin, de littérature, et même de pièce de théâtre. Je ne connais pas très bien Lowan, je sais de lui que ce que l'on m'a dit. Il avait eu une histoire avec ma cousine, enfin histoire est un bien grand mot, ils s'étaient juste envoyé en l'air à plusieurs reprises. Il avait également eu une aventure avec ma soeur, Lowan et ses frasques, j'avais surtout entendu parler de cela.

Lowan est très marrant et il semble simple et j'aime bien cela. Il donne l'impression de pouvoir discuter de tout et surtout d'être ouvert sur plein de sujets et encore une fois, j'aime beaucoup cela. Je le regarde et je rigole. « Cela te convient tout de même un petit temps...le temps que tu réalises que cela n'a vraiment rien d'excitant... » je lui fais un sourire. « J'ai également une préférence pour les personnes de caractère. » Quand il me parle d'amour, qu'il dit ne pas connaître, je ne sais pas s'il me ment ou pas, mais s'il dit la vérité, c'est un peu triste. « Si tu ne te moques pas de moi, c'est un peu triste...tu n'es jamais tombé amoureux ? » Je me montre curieuse, curieuse de savoir qui est vraiment Lowan.

Il me fait alors des confessions sur ses cours de littérature au lycée et sur des pièces de théâtre et encore une fois, je me montre curieuse. Il me dit que sa mère serait enchantée de me montrer toutes les vidéos, il me dit également que cela l'aiderait à penser à autres choses, il me parle de régime et moustache. « Moustache et régime? J'ai le droit de tout savoir ou du moins d'avoir une explication? » Nous rions sur le faite que les vidéos c'est donnant/donnant, pourquoi pas, je n'ai pas honte de mes vidéos, j'étais plutôt adorable quand j'étais enfant et surtout j'adorais être filmer ou être prise en photo. « Oui, nous serons aussi fous qu'eux...quoi que...je n'espère pas... » Nous nous mettons à rire.

Les commandes arrivent sur la table et contre attente, j'avais également commandé de quoi manger. « Il y a trois ans d'études et c'est ma dernière année, après nous pouvons en faire une quatrième pour performer ou ce spécialisé dans un domaine, mais ce n'est pas obligatoire. » Je ne savais pas encore ce que j'allais faire en septembre, les choix que j'allais faire, j'étais encore perdu dans plein de choix. Nous parlons de mes études à la fac, des études qui me passionne, j'avais même pris des options en plus et j'adorais cela. Lowan se montre curieux à son tour. « En réalité, j'aimerais trouver deux stages pour bien séparer les deux domaines. Enfin de faire une idée bien précise et surtout que la mode ne vienne pas prendre toute la place dans le management, que j'ai vraiment envie de découvrir. »

J'appréciais beaucoup la famille Backer, j'avais un grand respect pour les parents qui selon moi avaient eu beaucoup de courage. Lana et Jayden avaient eu 10 enfants et ce n'était même pas sûr que j'ai la moitié ! Ce soir, je me rends au Monet's, afin de passer une soirée tranquille et je tombe sur Jordane Backer, c'est une très belle surprise. Je m'approche d'elle et je lui demande si je peux m'installer avec elle, elle accepte et nous commençons à discuter. Je passe un très bon moment, je rigole bien en sa compagnie et je découvre une Jordane des plus intéressante. J'en viens même à lui faire certes confidences, que je pense ne pas avoir fait à beaucoup de personnes. Je regarde Jordane et je rigole. « Un tout petit temps, histoire de m'amuser un peu, mais après je me lasse vite... Mais je n'ai pas de chance, je tombe bien souvent sur...des femmes qui, comment dire cela pour éviter d'être offensant...des femmes qui n'ont pas froid aux yeux. » La jolie demoiselle me dit avoir une préférence pour les hommes de caractère, j'en prends note. Puis nous parlons d'amour, je ne suis encore jamais tombé amoureux et je ne suis pas sûr de l'être un jour, je ne suis peut-être pas fait pour cela. « Cela n'a rien de triste, je t'assure. Je me dis que je ne suis pas fait pour cela...ou alors je n'ai pas encore rencontré la bonne... »

Nous parlons littérature et des cours que nous avons eu, j'ose lui parler des cours horribles que j'avais dû subir avec l'une de mes professeurs et du faite que ma mère serait ravie de lui montrer des vidéos de moi en plein théâtre de Shakespeare. Je me dis que si montrer des vidéos de moi peut faire oublier à ma mère mon père, son régime et sa moustache, je suis preneur. Jordane se montre curieuse, je lui fais un sourire et je me lance dans les explications. « Mon père a fait un malaise cardiaque très important il y a quelques mois, nous avons même cru le perdre...mais Bart est un battant et il est toujours parmi nous. Mais il doit faire attention et surtout à son alimentation, donc ma mère fait une obsession sur la nourriture saine, dont le poisson, ce qui rend mon père complétement fou...il aime la viande rouge. » De plus, personne ne dit à Bart ce qu'il doit faire, alors là, il est encore plus frustré. « Pour ce qui est de la moustache, mon père adore ce nouveau look, mais là moustache lui va vraiment très mal, ma mère devient, elle trouve cela ridicule...et dans le fond ça l'est un peu, mais elle n'ose pas lui raser en pleine nuit... » Moi je l'aurais fait depuis longtemps. Je me passe une main dans les cheveux. « Ma famille est folle... j'aurais du mal à rivaliser... » Sur ce, j'éclate de rire.

Notre commande arrive enfin et nous commençons à boire et à manger. Je passe vraiment une très bonne soirée. Je questionne Jordane sur ses études, elle est en dernière année de son école d'art de la scène, mais elle m'explique qu'elle peut prendre une quatrième année, une spécialisation. « Tu comptes faire une quatrième année ? » Puis nous parlons de ses études à la fac et des stages qu'elle doit faire. « Tu as bien raison, cela va permettre que l'un ne prenne pas trop la place sur l'autre, effectivement. Si tu veux, je peux t'aider pour le management ? »
     

Installée sur un fauteuil confortable du Monet's, je discute avec Lowan, une discussion bien agréable et qui me fait découvrir une autre facette de la personnalité de Monsieur Queen. Je ne saurais pas dire comment nous étions arrivés à cette conversation, les femmes dans la vie de débauche de Lowan. Bon, le mot "débauche" vient de mon Oncle Lance, je dirais plutôt qu'il s'amuse Lowan. Je ne peux m'empêcher de rire face aux révélations de Lowan. « Tu n'es donc qu'une pauvre victime ! Ah les femmes pauvres de toi, toujours au vouloir profité de ta naïveté... » Je lève les yeux au ciel, bien entendu que c'était sarcastique. Je suis sûr que le côté volage de Lowan, ne venait pas seulement des chaudasses qu'il se tapait. Et contre toute attente, nous venons parler d'amour. J'ai un petit côté romantique, je dois bien le reconnaître. Bon après, je sais aussi prendre du bon temps, mais pas du tout avec une personne que je viens de croiser. Bien que j'aime m'amuser, j'ai tout de même des limites. J'étais tombé amoureuse deux fois, Tyler et ensuite Pablo et j'avais vécu aux eux deux belles histoires d'amour, que je ne changerais pour rien au monde. « La partie romantique qui est en moi, a envie de croire que tout le monde est fait pour l'amour...tu n'as donc pas encore rencontré la personne... » Je lui fais un sourire.

Avec Lowan, la conversation et très naturel, je n'ai pas l'impression que nous nous forcions à trouver des sujets de conversation. Nous parlons littérature et surtout des cours au lycée, il me parle des vidéos que sa mère avait filmé, de lui en train de jouer du Shakespeare, des vidéos que je verrais peut-être un jour, qui sait. Il me dit que sa mère serait ravis de les montrer et qu'au moins, pendant ce temps, elle ne penserait plus au régime et à la moustache du père de Lowan. Je demande des explications, il y a de quoi. Lowan me dit alors que son père avait manqué de mourir à la suite d'un malaise cardiaque, je ne le savais pas du tout ! Jaylan ne l'avait jamais évoqué. La famille Queen avait dû effectivement avoir très peur. Je l'écoute me parler des restrictions alimentaires recommandés par les médecins. « Les médecins et ta maman ont raison, il va falloir que ton père se plie à ses "contraintes" et il va comment aujourd'hui ? » J'espère qu'il va bien et qu'en dehors d'un régime alimentaire, il peut vivre normalement. La suite de ses explications me fait rire, c'est plus fort que moi. « En même temps, un rasage surprise en plein milieu de la nuit, ce n'est pas si facile qu'on le pense. Peut-être que ton père a besoin de ce changement, après ce qu'il a vécu, il a peut-être l'impression de pouvoir contrôler cela...il n'a pas pu contrôler son cœur, ni son régime alimentaire...c'est une façon, comme une autre, de garder le contrôle et des choix qu'il fait pour son corps. » Pour ce qui est du reste, je ne peux m'empêcher de lui dire. « Une famille, sans une pointe de folie, serait beaucoup trop barbant... » Nous rions ensemble.

Alors que nous mangeons et buvons, Lowan se montre curieux face à mes études et je réponds à ses questions. « Je ne pense pas...j'ai d'autres plans en tête et...qui finalement me plaisent beaucoup plus. » La danse avait été toute ma vie pendant des années et ça l'était toujours, mais je crois que j'avais besoin de plus. Alors qui sait, peut-être qu'un jour, je monterais ma propre école de ballet, mais pour le moment, j'avais d'autres envies. Je lui parle des stages que j'aimerais faire dans le cadre de mes études à la fac et Lowan me propose son aide. « C'est très gentil de ta part, mais...je n'ai pas envie de t'embêter et tu ne sais même pas si je peux être une bonne stagiaire... »

Ma soirée solitaire s'était transformée en une soirée en très agréable compagnie et pour la première fois depuis longtemps, je me montre très bavard. Jordane est intelligente est plein d'humour, je en regrette pas du tout d'avoir franchis les portes du Monet's. Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire quand elle parle de moi en tant que "pauvre victime" des femmes. « Tu m'as perçu à jour...je ne suis qu'une pauvre victime, il va falloir que je sois moins naïf à l'avenir... » Je lui fais un sourire, tout comme elle, je plaisante la dessus, je suis content de mon côté volage, je ne me prends pas la tête au moins. Mais dans le fond, je n'étais jamais tombé sur une femme vraiment sérieuse, avec qui je discute de tout et de rien dès la première rencontre, sur une femme qui ne me fait pas très rapidement des allusions et propositions coquines. Puis nous parlons d'amour et je me confie à elle, j'en suis même très étonné, parlé de sentiment, ce n'est pas du tout mon genre. « C'est beau ce que tu dis...et en même temps assez déprimants, à mon âge, n'avoir toujours pas rencontré la femme de ma vie... »

Après avoir parlé de vie sentimental, qui pour le moment est inexistante chez moi, nous parlons lecture et littérature, de ce que nous avions aimé lire et aussi des choses stupides que nous avions fait au lycée. Nous parlons aussi des choses que nos parents font et dont nous avons honte et là, tout le monde est logé à la même enseigne, il n'y a pas un parent, qui n'a pas fait honte à son enfant.

Je finis par lui parler de mon père, je n'en avais encore parlé à personne, bon Ali, Saw et ma petit bande s'avait très bien pour les soucis de santé pour mon père, mais en dehors, je n'en avais parlé à personne. Je me rends compte qu'en parler me fait du bien. Jordane donne raison à ma mère, elle en serait ravis et aux médecins, je sais qu'ils ont raison. « Pas facile pour quelqu'un qui ne s'est jamais plié à des contraintes... » Mais ce n'est pas comme s'il avait le choix. « Il va assez bien, il reprends du poil de la bête, bon, il est encore assez fatigué, mais...nous avons de la chance, c'est une force de la nature... » Je parle de chose un peu plus drôle, comme la stupide moustache de mon père, qui rend ma mère complétement dingue. Nous rions de cela, il faut dire, que c'est assez comique. Puis quand nous redevons sérieux, Jordane dit quelque chose à laquelle je n'avais pas du tout pensé. En plus d'être incroyablement belle, elle sait très bien réfléchir, décidément, elle a plein de chose pour elle. Je la regarde d'une nouvelle façon. « Je n'y avais jamais pensé...mon père, n'est pas du tout le genre d'homme à parler de ses sentiments et de ses craintes, cela lui passe au dessus de la tête...il se montre toujours sans aucune faille... » la réflexion de Jordane va s'en aucun doute, me faire voir mon père et sa moustache d'une façon très différente.

La serveuse nous avait apporté de quoi manger et boire et je la questionne sur ses études, je suis curieux à mon tour. « Tes études à la fac? Tu souhaite aller plus loin? » Je lui propose alors des stages au seins de Queen Industries, si elle le voulait, je prenais des stagiaires et le faite qu'elle soit une Backer me suffit largement, je sais qu'elle est sérieuse. « Cela ne m'embête pas du tout, c'est même avec plaisir que je te le propose...c'est vrai, j'en ai aucune idée, mais je sais que tu es une Backer et cela me suffit... »