Depuis mon arrivé à San Diego, j’enchaîne les affaires, et j’avoue que mon temps libre est assez rare. Je suis une mordue de travail et c’est ce qui fait de moi une bonne avocate. Même si je suis une tigresse en affaire, j’ai parfois du mal à ne pas prendre trop à cœur les affaires dont je m’occupe et c’est pourquoi aujourd’hui, je me retrouve en mode “aventurière”.

Mes collègues ne savent rien de ma vie privée, ou du moins, ils connaissent le strict minimum, car je n’ai pas envie de rejouer la même chose qu’à Miami. Je n’ai pas envie de mélanger le travail et le plaisir. Et en parlant de plaisir, je n’ai pas encore pu accéder à un club un peu particulier. Je suis en ville depuis peu, et même ma famille, je n’ai pas vraiment eu le temps de les croisés. Un repas de famille qui a passé trop vite, et le travail a repris la routine. Mais j’ai besoin de me couper de ce monde, ses contrariétés, se stressent. En temps normal, j’aurais été au club bdsm dont je suis une soumise, mais n’ayant pas encore pu rencontrer le propriétaire, ma candidature n’est pas encore validée et je n’ai pas encore accès au seul endroit qui aurait pu me permettre de m’évader.

Du coup, comme je n’ai pas d’autres "méthodes” pour lâcher prise, j’ai décidé de faire une petite randonné. Je sais que je n’ai pas du tout l’allure d’une ville qui ferait cela, mais même si j’ai troqué mes jolis talons de 10 cm contre une paire de basket montante, confortable et qui maintienne assez bien mes chevilles. Je ne compte pas me briser la cheville juste pour une promenade. Par contre, ce n’est pas parce que je pars en road trip improvisé que je me néglige. Après tout, je pourrais rencontrer un ours et il sera peut-être sensible à mon charme. C’est pourquoi, je suis à la fois féminine et sexy, même dans une tenue plus confortable que le tailleur qui est parfois nécessaire dans mon travail.

Ma voiture garée, c’est avec un sac à dos contenant une gourde, nourriture, trousse de secours et autres petits secrets qui m’appartient, que je démarre ma sortie. Par sécurité, mon portable se trouve dans mon sac, mais en mode avion. Après tout, il peut servir pour appeler les secours, mais je compte bien l’oublier l’espace d’une balade.

Le temps est clair, le soleil est agréable et annonce une belle promenade. J’aime entendre les oiseaux chantés, sentir l’air de la forêt et se calme... Ici, il n’y a pas l’agitation de la ville, pas de klaxon, pas de bruit de voiture. J’adore ça.

Je ne compte pas les kilomètres, mais je suis le chantier banalisé et espère ne pas me perdre. Ça serait vraiment la honte si je suis obligé de crier au secours à la police pour me sortir de là. Je ne sais même pas si j’ai du réseau, et j’avoue que je profite du moment pour me ressourcer.

Je passe un petit pont, profite de la vue, de la nature jusqu’à ce qu’une goutte me perturbe. Je n’avais pas fait attention aux nuages bien gris qui arrivent derrière ma position. C’est pourquoi je me fais surprendre par la pluie. Si la pluie ne me fait pas peur, celle-là n’est pas la meilleur car je suis vite trempée et je redoute le rhume. J’accélère le pas pour rebrousser chemin, mais voilà que le joli pont qui m’a permis d’arriver jusqu’ici et détruit. Je réfléchis et je ne prends pas le risque de traversé la rivière, vu la pluie et le vent, c’est trop risquer. Cependant, je me rappelle avoir aperçu une cabane, quelques kilomètres plus loin. Et me revoilà qui repart dans la bonne direction, accélérant le pas quand l’orage se met à éclater. Franchement, j’aurais peut-être dû vérifier deux fois en plus la météo, mais j’étais tellement envie de lâcher prise que j’ai foncée tête baissée.

Quand j’arrive à la cabane, je suis ravie déjà d’y être arrivé sans avoir eu d’ennui de parcours, et je ne cherche pas à savoir si je peux, j’entre et comme un chien mouillé, j’ai tendance à me secouer. Je suis vraiment trempé et je n’aime pas spécialement ça. Une douche, bain ou piscine ça va, mais là, j’ai peur d’avoir froid. Je ne suis pas une grande aventurière et faire un feu... Ce n'est pas vraiment mon domaine.

Mon sac posé dans un coin de la pièce, je ne réfléchis pas et retire mon pull afin de le tordre dans le lavabo. Je n’aurais jamais cru qu’il aurait absorbé autant d’eau. Mais pour le coup, me voilà en soutien-gorge noir à dentelle. Je suis seule, donc où est le problème ? J’ai posé mon pull sur le dossier d’une chaise, mais sans feu, il ne va pas forcément sécher. Mais bon, j’espère pouvoir le remettre une fois la pluie et l’orage arrêté. D’ailleurs, je tortille mes cheveux, essayant eux aussi de les égoutter quand l’orage éclate une nouvelle fois. Je sursaute et comme je suis de dos, je n’entends pas la porte de la cabane qui vient de s’ouvrir...

J’ignore alors que je ne suis plus seule... Donc il ne faut pas être surpris quand je me mets à crier, alors que je me retourne et fais face à un homme. Oh voilà mon ours...    

Je n’ai vraiment pas de chance. Moi qui pensais passer un agréable moment loin du bruit de la ville, loin de mon quotidien, je me retrouve complètement trempé. Bon, quelques gouttes de pluie ne vont pas me tuer, mais là, je suis trempé jusqu’au plus petit sous vêtement que je porte, c’est pour dire que la pluie qui tombe, n’est pas minime. Et par-dessus tout, voilà qu’il y a de l’orage. Je ne suis pas froussarde, mais je ne suis pas fan de cela. Surtout que je suis seule, dans un bois ou le réseau ne passe pas. Donc je n’ai pas le choix, je vais devoir patienter et attendre que le temps se calme. Mais je ne pensais pas avoir de la compagnie. Je n’ai croisé personne depuis mon arrivé, et je ne pensais pas que quelqu’un aurait la même idée que moi. C’est sans doute pour cela que je me mets à l’aise dans cette petite cabane.

À vrai dire, je ne suis pas spécialement pudique, mais me croyant seul, je ne vois pas pourquoi je devrais l’être. Sauf que lorsque je me retourne, je sursaute et pousse un cri. Un cri couvert par l’orage, mais je suis sûr que ma voix féminine, c’est fait entendre.

Je ne m’attendais pas à voir quelqu’un et l’orage à couvert son arrivé, car je ne l’ai pas du tout entendu arriver. Mais si je suis dans une posture un peu gênante, je n’ai pas honte de moi. Du coup, je ne saute pas sur mes vêtements pour me cacher, mais j’assume ma fine nudité avec un joli sourire aux lèvres.

- “Bonjour."

Si je devais être attaqué par un ours, celui devant mes yeux est très plaisant, je dois avouer que la nature a été gentille avec lui. Je passe ma main dans mes cheveux blonds, mouillés donc je n’ai pas la coiffure la plus jolie mais bon, je ne peux rien y faire. Je porte quand même une main sur ma poitrine, comme pour me cacher un peu et quand je vois l’homme me tendre un de ses t-shirts propre, je le saisis délicatement tout en prenant la parole.

- “Merci beaucoup. Je ne vous ai pas entendu arriver. J’avoue que je n’avais pas prévu ce temps, ça m’apprendra à partir sans regarder les applications météo. Mais même si là, il se plante, c’est qu’on n'a pas de chance de ce côté-là !”

Mais on a peut-être de la chance de se retrouver ici à deux. C’est mieux que tout seul non ? J’avoue que je ne connais rien de cet homme, mais je me sens tout de même plus rassuré que toute seule.

Sans pour autant me retourner, je déplie le t-shirt que j’enfile. Il est plus grand que moi, normal, je n’ai pas sa carrure, mais l’odeur de cet homme qui se retrouve à la portée de mes narines me plaît énormément. Je glisse un peu le t-shirt dans mon short, histoire de me donner un petit genre, et me revoilà à parler. Je suis une vraie pipelette quand le stresse est là.

- “Je vous ai pris votre t-shirt, mais vous n’allez pas avoir froid ? Je suis ravie que vous soyez là, je n’ai même pas pensé à prendre du feu... Et le faire moi-même, je n’en serais sûrement pas capable. Je manque de pratique de ce côté-là.”

Je m’approche de l’homme, ainsi que du feu qui vient à réchauffer doucement la pièce. Mais ce qui me réchauffe, c’est la vue de cet homme. D’ailleurs, quand j’arrive à sa hauteur, je viens l’embrasser sur la joue. Je sais, c'est assez surprenant comme comportement, mais c’est ma tactique à moi, de claquer une bise quand un bel homme est à ma portée.

- “Je m’appelle Jade et toi ?... Je peux te tutoyer ?”