Je suis née le 10 avril 1988 à New York dans une famille modeste. Je suis la 3ème d'une fratrie de dix enfants. Mes parents sont très croyants, en particulier mon père. Nous avons grandi dans les livres de catéchisme, dans le respect de la famille et de Dieu. Mes parents prônent l'abstinence avant le mariage. Je ne devais pas me donner à n'importe qui. Le parcours idéal selon eux c'était de trouver un homme bon, de préférence chrétien comme nous, ayant une vie saine, avec qui je me marierais et avec qui j'aurais plein d'enfants.
Je me suis très tôt passionnée pour la mode alors que je portais des tenues strictes et ternes. Mes parents n'ont pas compris cette vocation soudaine mais ils ont finis par accepter et même admirer mon travail.
J'ai fait des grandes études, j'ai eu avec brio un master universitaire en marketing et vente et une licence dans la grande école de mode de New York.
L'homme idéal, selon mes parents, je l'ai rencontré là, durant mes études. Steve, l'homme parfait, oui il l'était. Nous faisions tout ensemble, tout sauf l'amour mais c'était important pour nous d'attendre, j'avais peur de ne pas trouver celui qui me convenait totalement. Une fois le diplôme en poche, nous avions prévu de nous marier. Il a fait sa demande dans les règles de l'art, en demandant avant tout à mon père. Mes parents l'aimaient énormément.
J'ai trouvé un poste dans une grande boutique Ralph Lauren à Washington en tant qu'acheteuse. C'était une opportunité en or que je ne pouvais pas rater. Nous voilà parti Steve et moi pour la capitale. Ma mère, avec qui j'étais très proche, s'inquiétait de nous voir nous éloigner d'elle mais Steve était là pour assurer mon confort et ma sécurité.
Mes premiers jours dans la capitale étaient très compliqués, nouvelle ville, nouvelle vie et une vie à deux sans oublier la pression au travail. J'étais heureuse tout de même de prendre mon indépendance et de vivre enfin ma vie avec l'homme que j'aimais éperdument.
Un jour, ma vie a basculé. Je tomba sur un client pas comme les autres. J'en avais croisé des gens riches et exigeants mais pas autant que lui.
Sawyer Grimaldi, un être froid et autoritaire se plaisait à dire ma patronne.
Elle avait raison. Personne dans la boutique ne voulait s'occuper de lui à part moi qui voulait faire bonne impression.
Je l'accueillis chaleureusement, à peine il leva les yeux vers moi. Il me dicta ma conduite, ce qu'il cherchait, refusait même que je le frôle pour ajuster sa veste.
Il m'intriguait, il me fascinait, il avait ce charisme qui me déstabilisait.
Il revint plusieurs fois dans le magasin. Il exigeait toujours plus.
Un jour, il m'attendit à la fin de ma journée de travail, il me fit monter dans sa limousine et me fit découvrir son univers, son monde, il voulait tout simplement m'impressionner. Ce jour-là je me donna à lui. C'était la passion, une osmose totale, je ne voyais que par lui. Je rentrais de plus en plus tard à la maison, Steve commençait à se poser des questions. La vérité finie par éclater, j'étais amoureuse de cet homme à l'opposé de Steve et qui chamboulait cette vie parfaite que je m'étais construite. Je ne pouvais pas continuer avec Steve et je le quitta. Il partit rejoindre sa famille qui vivait New York. Mes parents furent vite informés de la situation. Mon père fut très en colère et me mis en garde contre Sawyer. Selon lui, c'était le diable qui me déviait de ma route. Ma mère ne comprenait pas que je donne ma virginité à un autre que Steve, hors mariage et à un homme que je connaissais à peine. J'étais devenue la honte de la famille.
Même si c'était dur pour moi, seul mon histoire avec Sawyer comptait, je me sentais enfin libre, enfin vivante. J'étais folle de lui, ce n'était pas explicable et pas comparable avec ce que j'ai connu avec Steve.
Il me confia son passé douloureux avec son père. J'étais là pour lui, j'ai essayé de l'aider mais il ne supportait pas qu'on s'attendrisse à son égard. J'acceptais tout de lui que ce soit ses crises de jalousie ou ses rejets dès que j'abordais des sujets sensibles.
Notre idylle a duré 15 mois. Sawyer avait souvent la manie de venir me chercher au travail. Cette fois-ci, il était plus renfrogné qu'à l'accoutumé. J'essayais de lui parler mais pas un mot ne sortait de sa bouche, pas un regard vers moi ni même un geste tendre. Et une fois chez lui il explosa. J'avais eu le malheur de parler à James, un jeune stagiaire. Il a cru que je le trompais mais c'était faux. Il était devenu le diable que me décrivait mon père. Je finis en sang, des cotes cassés et le cœur brisé ... encore une fois. Je finis à l'hôpital. Pendant ma convalescence, j'essayais de rentrer en contact avec Sawyer, en vain. J'étais prête à lui pardonner encore une fois. Je me rendis chez lui et il m'expliqua que c'était fini nous deux.
Je quitta sans ménagement Washington, je voulais être loin de cette ville, loin de lui, je voulais l'oublier et surtout réparer les pots cassés, essayer de me racheter auprès de ma famille et de Steve. Je pris mes valises direction New York.
8 ans sont passés. Steve ne voulait plus entendre parler de moi et les relations avec ma famille sont toujours très tendues.
J'avais besoin d'un renouveau et c'est ainsi que je me retrouve à San Diego près à mener ma vie comme je l'entends loin de ce douloureux passé.