“it's fun to lose and to pretend” & @Lowan Queen Il était très tard ce soir-là, Nikki referma son dossier avec un soupir. Enfin terminé. La jeune femme avait pratiquement passé la soirée à boucler un travail en cours et elle n'en pouvait plus, elle ne rêvait que de rentrer chez elle et prendre une douche chaude bien méritée, il ne lui restait plus qu'à ranger son bureau avant de quitter enfin cet endroit pour aujourd'hui afin d'entamer le week-end tant attendu. Nous étions vendredi soir, le dossier était à rendre lundi matin, voilà qui expliquait pourquoi elle avait dû rester si tard. Quand il faut, il faut. Il fallait bien avouer aussi qu'elle avait pris du retard dessus mais tant pis, l'heure n'était pas à la prise de tête mais au repos !

Un rapide coup d'œil dans l'open space ainsi que dans le couloir menant aux différents bureaux lui apprit qu'elle était seule dans le bâtiment. Aucun bruit, aucune lumière. La jeune femme balança cette chanson sur sa petite enceinte bluetooth posée à son bureau qu'elle n'utilisait que ponctuellement bien évidemment. Se trémoussant sur le rythme rock et entraînant de la musique, profitant d'avoir les locaux à elle seule, elle remit de l'ordre dans ses affaires. A la vie comme au travail, Nikki aimait faire le ménage en musique même s'il ne s'agissait que de ranger quelques dossiers et fournitures, jeter des papiers et rassembler son sac et sa veste, chose qui aurait été faite bien plus vite dans le calme si vous voulez mon avis.

Toujours est-il qu'une fois sa besogne totalement terminée, elle se dirigea vers l'ascenseur, prête à enfin profiter de sa soirée et de ses jours de repos. Dans un ding significatif, les portes du géant de fer s'ouvrirent et elle s'empressa de rentrer dans l'habitacle. Au moment où elle appuyait sur le bouton du rez-de-chaussée, une main apparut afin d'empêcher la fermeture des portes. Surprise car se croyant seule, Nikki leva les yeux pour découvrir... son patron. Rien que ça. « Oh. Bonsoir M. Queen. » Etant donné le passif entre les deux, le ton se voulait plus que formel. Elle ne s'attendait pas du tout à ce que quelqu'un soit ici aussi tard, elle avait pourtant vérifié partout... Partout sauf dans le bureau du patron, évidemment. A son expression neutre, elle n'arrivait pas à savoir s'il l'avait vue pendant son petit numéro ou non. Elle espérait que non. Se décalant pour le laisser passer, l'ascenseur finit par démarrer et entama sa lente descente durant laquelle Nikki garda ses yeux fixés sur la nuque de Lowan Queen, ils n'avaient jamais reparlé en tant que Nikki et Lowan depuis cette fameuse nuit, ils n'étaient restés que M. Queen et son employée et c'était peut être mieux comme ça, après tout il était son grand patron et le propriétaire de l'entreprise, même Nikki savait qu'il ne valait mieux pas jouer avec le feu.

 

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“it's fun to lose and to pretend” & @Lowan Queen Déjà quelques années qu'elle était employée au sein de Queen Industries et elle admettait volontiers qu'il y faisait bon vivre. Le parfait fessier du PDG que la jeune femme reluquait sans vergogne lorsqu'il se déplaçait dans les locaux et passait devant son bureau n'était même pas la meilleure partie du travail. Nikki aimait ce qu'elle faisait dans cette entreprise malgré le côté administratif et bureautique de son emploi, elle n'avait jamais eu l'impression que ses tâches étaient répétitives ou redondantes parce que chaque dossier avait ses propres spécificités, sa propre âme. Et son travail lui donnait également un sentiment d'appartenance, elle sentait faire partie d'un tout qu'elle n'aurait quitté pour rien au monde. Enfin, peut être que si on lui proposait de tout quitter pour aller vivre sur une île de rêve et être testeuse de crèmes solaires elle ne dirait pas non mais cette offre d'emploi n'existait que dans son cerveau donc la question ne se posait pas. C'est pour cela qu'après avoir succombé à ses pulsions, des années en arrière, avec son boss, la jeune femme avait préféré faire comme si rien ne s'était passé et garder une relation professionnelle avec lui. Le moins d'interactions possible. Seuls à seuls en tout cas.

Fatiguée après cette journée, elle entrait enfin dans l'ascenseur, pensant être au volant de sa voiture d'ici quelques minutes pour enfin retrouver la chaleur de son foyer. La bande avait prévue de se réunir ce soir afin d'assister Neven pour l'organisation de la prochaine course et elle devait encore passer récupérer la commande de nourriture parce qu'il faut bien les nourrir ces hommes. Que nenni. Ce ne fut pas exactement ce qu'il se passa, avant le réconfort de la soirée tranquille, il faut bien un effort n'est-ce pas ? D'abord, elle vit apparaître la dernière personne avec laquelle elle voulait passer les quelques minutes de la descente, Lowan Queen lui-même. « Mademoiselle Pèrez... » Vous savez ce ton langoureux, lent, qui suggère qu'il y a des non-dits derrière ? Lowan prononçait son nom comme ça. Ou peut-être qu'elle se faisait des films. Ensuite, elle se rendit compte qu'elle était en train de danser dans son entreprise il y a moins de dix minutes en arrière et son visage prit une légère teinte rouge en se demandant s'il avait assisté à la scène. Enfin, l'ascenseur choisit ce moment là pour tomber en panne, s'arrêtant net et les lumières s'éteignant sans crier guère pour laisser place à un halo rougeoyant. Tout pour bien commencer son week-end.

Dans un sursaut provoqué pour l'arrêt brutal, Nikki attrapa le bras de Lowan, instinctivement. Evidemment, elle le relâcha bien vite en balbutiant des excuses. « Je.. Excusez-moi. » La brune n'était pas claustrophobe à proprement parler ceci dit elle n'appréciait pas du tout être enfermé dans une cage, à plusieurs mètres du sol. Elle avait beaucoup trop vu de films d'horreur pour ne pas angoisser dans cette situation à l'idée d'être aplatie comme une crêpe. Ou de mourir d'asphyxie. Ou de faim. Bref, les possibilités d'un aller sans retour dans cet ascenseur étaient bien trop nombreuses pour qu'elle puisse être sereine. Heureusement pour elle, son patron gardait son calme, lui. Elle l'observa tapoter sur l'écran tactile, entrer des codes, appuyer sur des boutons... C'était paradoxal car elle avait beau travailler dans une entreprise archi technologique depuis plusieurs années, elle n'était toujours pas coutumière de ceci. Heureusement que pour rédiger ses documents un ordinateur et un logiciel de traitement de texte basique suffisait encore. « Nous devrions avoir une réponse rapidement... » Devrions ? Oh, elle n'aimait pas le conditionnel dans cette phrase mais elle hocha la tête.

Les secondes passèrent puis les minutes. Certainement pas plus de cinq mais dans sa tête, il s'était écoulé déjà plusieurs heures. Accrochée à la barre de l'ascenseur au point que ses jointures devenaient blanches, comme si cela allait la sauver si l'ascenseur décidait de s'écraser, elle finit par prendre la parole. « C'est quoi rapidement ? Est-ce que les techniciens sont déjà partis en week-end ? » Ce n'était pas très sympathique mais l'angoisse et la frustration prenaient le dessus. Pour couronner le tout, son ventre se mit à gargouiller. Il était quand même environ 21h30 et elle n'avait toujours rien mangé. « C'est pas vrai... Ce n'est pas vraiment comme ça que j'avais imaginé mon vendredi soir. » Sachant pertinemment qu'il n'y avait pas de réseau, Nikki sortit quand même son téléphone en espérant se changer les idées et arrêter de se focaliser sur la situation délicate dans laquelle ils étaient. Peine perdue. « On ne peut pas essayer d'ouvrir la porte ? Ou de passer par le toit ? Ils font souvent ça dans les films. » Plus le temps passait, plus l'appréhension montait.

 

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