Echanges de paquet.

( @JOYCE BACKER &EOGHAN)

Après soixante-douze heures de garde à l'hôpital, j'avais enfin jour de repos et je comptais un peu en profiter. Certes, je n'allais pas pouvoir rester au lit toute la journée, mais ne pas travailler, allais être du repos, malgré toutes les choses que j'avais à faire. Ce matin, je sors de mon lit à 9h, je vais prendre une douche et je prends rapidement quelque chose pour mon petit déjeuné, j'ai toujours du mal à manger le matin, mais je me rattrape dans le courant de la journée. Alors que je bois un thé bien chaud et que je mange quelques biscottes, je regarde autour de moi et lève les yeux au ciel quand je vois les cartons encore fermés, il allait vraiment falloir que je prenne le temps de finir de ranger mon appartement.

Une fois, mon petit-déjeuner prit, je vais me laver les dents et me préparer, j'avais des courses à faire. Dans mon déménagement, j'avais perdu tout un carton de chemise est tournée sur les six chemises que j'avais commencé à faire un peu juste. Je sors de chez moi et je prends ma voiture afin de me rendre à Fashion Valley, un très grand centre commercial où je n'avais pas encore eu l'occasion de mettre les pieds. Il me faut une vingtaine de minutes pour me retrouver sur le parking, trouver une place et rejoindre la très grande galerie. Je regarde autour de moi, l'endroit est vraiment incroyable, je n'avais jamais vu un centre commercial aussi grand, même au à New York, en même temps, je ne suis pas un grand fan des centres commerciaux.

Je regarde le plan et je cherche les boutiques où je pourrais trouver mon bonheur et il y en a beaucoup des boutiques, je sélectionne donc certaines, des marques que je connais, autant prendre les chemises que je porte normalement, faire du shopping ce n'est pas non plus mon truc. Je fais plusieurs magasins, je trouve les chemises qu'il me faut et j'en profite même pour acheter de nouveaux vêtements, remplumer ma garde de robe de temps en temps, ne fait pas de mal.

Alors que je sors de la dernière boutique, mon téléphone sonne, l'hôpital, je réponds, je n'ai pas trop le choix, mais j'espère que l'on ne va pas me demander de venir, j'ai vraiment besoin d'une journée de repos. Je me pose sur un banc, je pose mes sacs dessus et je réponds à mon téléphone. Il n'y a pas d'urgence, mais un de mes chirurgiens me pose plusieurs questions sur un patient, j'y réponds, alors qu'une demoiselle s'assoit elle aussi sur le banc, je lui fais un sourire, je termine avec mon chirurgien et je range mon téléphone. Je prends "mes" sacs et je m'éloigne, tout en pensant à la patiente dont je parlais au téléphone, je veux être sûr de n'avoir oublié aucune information.

Il est très rare que j'achète des vêtements neufs. Habituellement, je vais dans des friperies, brocantes ou bien je récupère d'anciens vêtements de ma famille. Il y a plusieurs raisons à cela. La première, c'est que je n'aime pas trop dépenser pour moi-même. Cela ne me dérange pas d'acheter des cadeaux chers pour ma famille, mais pour moi, c'est tout autre chose. Je préfère économiser ce que je peux pour leur faire plaisir lors des fêtes ou bien sans raison particulière. Deuxièmement... je n'aime pas faire les boutiques, et cela pour une multitude de raisons. Je ne me sens pas à l'aise d'essayer des vêtements dans une cabine. Me retrouver presque nue dans un endroit qui n'est pas chez moi me gêne énormément. J'ai toujours peur que quelqu'un ouvre le rideau et que tout le monde me voie. Et puis... voir toutes ces filles bien plus belles que moi... Si l'une d'elles choisit le même t-shirt que moi, je me sens obligée de le reposer. Je suis plus à l'aise dans des friperies, où j'achète généralement sans essayer.

Malheureusement, on ne peut pas tout trouver en friperie, simplement pour des raisons d'hygiène. Les sous-vêtements, par exemple, ne se trouvent pas en friperie. Du coup, quand il n'y a plus grand-chose dans mes tiroirs, je n'ai pas d'autre choix que d'aller en acheter des neufs. Donc, il me fallait me rendre dans un centre commercial. Déjà que je ne suis pas à l'aise pour acheter un simple t-shirt, alors des sous-vêtements... Je préférais même ne pas y penser. Cela n'allait clairement pas être une bonne expérience.

Et effectivement, ce ne fut pas un bon moment. J'essayais de me faire discrète dans les boutiques pour éviter que les vendeurs ne viennent me voir. J'osais à peine regarder, et encore moins toucher, les sous-vêtements. De l'extérieur, je devais ressembler à une voleuse qui essayait de ne pas se faire prendre. J'étais fatiguée après seulement deux boutiques. Cela me demandait beaucoup de force mentale. J'avais besoin de m'asseoir un peu. Je cherchais un banc où m'installer. Le seul à peu près libre... avait un homme assis dessus, au téléphone. Le banc était grand... Je ne pensais pas trop le déranger. Je m'y assis... doucement... Oh non, il m'a regardée ! Je me suis mise à rougir immédiatement. Je me figeai légèrement en voyant qu'il me souriait. Je lui rendis un timide sourire, avant qu'il ne tourne la tête. Ouf. Tout va bien. Je ne l'ai pas dérangé.

Je soufflai doucement en prenant mon téléphone. Je m'étais fait du souci pour rien. Je regardai l'heure avant de lever les yeux. Je scrutai les boutiques autour de moi. Je pense être bien niveau sous-vêtements... Peut-être une dernière boutique ? Je sais que ce n'est pas facile sur le moment, mais au moins je serais tranquille pour un bon moment. Oh... la personne s'en va. Je regardai l'homme partir. Peut-être que je le dérangeais finalement... Bon, où est-ce que je vais maintenant ? Je devrais revérifier ce que j'ai pris, question quantité. Alors, une, deux, trois... Des chemises ? Pourquoi ai-je des chemises ? Je n'en ai pas acheté. Et mes sous-vêtements ? Oh... non... IL A PRIS MON SAC POUR LE SIEN ! Mon sac rempli de sous-vêtements... Oh non... Il faut que je le retrouve !

Je me levai d'un bond, attrapant le sac qui n'était pas le mien. Je regardai rapidement autour de moi. Où est-il parti ? Et s'il regarde dans le sac ? Quelle honte... Je dois vite le retrouver ! Je me mis à courir dans le centre commercial. À quoi ressemblait-il déjà ? C'était un homme blond, avec de beaux yeux bleus... C'est lui, là-bas ! Je courus jusqu'à lui.

— Attendez !

Oh... mon... Dieu... Je viens littéralement d'attraper le bras d'un inconnu... pour l'arrêter... Je suis rouge tomate.

— Pardon !

Je retirai ma main, baissant la tête. Quelle honte... Je me sens tellement gênée.

— Je... Euh... Je...

Et maintenant, je ne sais plus quoi dire. J'aimerais mourir sur place...

Pando

Echanges de paquet.

( @JOYCE BACKER &EOGHAN)

Normalement, lors de mes journées de repos, j'ai un programme bien précis, je reste chez moi et je ne fais absolument rien. Mais bon, je n'aurai pas du tout ce plaisir aujourd'hui, je viens tout juste d'arriver en ville et j'ai perdu un carton de vêtement et tournée avec seulement quelques chemises commence à faire juste, il est donc grand temps que j'aille agrandir ma garde de robe. Je me rends donc dans un grand centre commercial et je fais plusieurs boutiques afin de trouver mon bonheur. J'ai beau ne pas aimer faire les magasins, j'aime prendre soin de moi et surtout être toujours tiré à quatre épingles. Après plusieurs magasins, je crois avoir acheté assez de chemises, alors que je comptais rentrer chez moi, je suis stoppé par un appel de l'hôpital, je m'assois donc sur un banc pour prendre l'appel et discuter avec la personne à l'autre bout de la ligne.

Après avoir passé un petit moment au téléphone, je range ce dernier et je prends mes sacs, afin de retrouver le cocon douillet de mon chez-moi. Sauf que ce ne sont pas mes sacs que je prends, mais ceux de la demoiselle qui était assise à mes côtés sur le banc. Je ne m'en rends cependant pas compte et je prends la direction de la sortie. Perdu dans mes pensées, je n'entends pas du tout les appels de la demoiselle qui me cours après, jusqu'à ce qu'elle m'attrape le bras. Je me retourne et je me retrouve en face de la demoiselle du banc, mais dans nos gestes, le sac que j'ai dans les mains se déchire et tout le contenu se retrouve par terre, je comprends alors pourquoi elle m'a courut après.

Je vois le visage de la demoiselle se décomposer et surtout devenir tout rouge. « Je suis vraiment désolé... » Nous nous baissons tous les deux afin de ramasser les affaires, mais les sacs sont complétement déchirés et nous n'allons pas garder les sous-vêtements dans nos bras, je les mets dans mon sac, cette situation a l'air de vraiment la gêner et je m'en veux, j'aurais vraiment dû faire plus attention et chassé un peu le boulot de ma tête.

Toutes nos affaires se trouvent maintenant dans le même sac, mais au moins, les siens sont maintenant à l'abri des regards, il faut dire qu'avec l'agitation, les gens autour de nous s'était stoppé dans leurs activités pour regarder la scène qui se déroulait sous leurs yeux. « Je vais aller demander un sac dans l'un des magasins... »  

Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi gênée de toute ma vie. Je donnerais tout ce que j'ai pour me transformer en petite souris et disparaître au fond d'un trou à rat pour le reste de ma vie ! Rien ne pourrait être pire. Oh... Non... Je pensais que rien ne pourrait être pire, mais... Si... Cela peut être carrément pire... Le sac... Le sac contenant mes sous-vêtements... se déchire... s'ouvre en deux... Tout tombe au sol... Si j'avais un minimum de courage, je partirais en courant, mais là, je suis figée sur place par la honte. Il me faut bien quelques secondes de réaction, et de courage, je crois, pour prendre sur moi et me baisser afin de ramasser mes sous-vêtements tout neufs qui jonchent le sol. L'homme qui avait pris mon sac, par mégarde, m'aide et... Je ne sais pas si je suis reconnaissante qu'il m'aide à tout ramasser rapidement, afin de tout cacher dans un autre sac, ou bien si je me sens encore plus gênée qu'il m'aide et voie, et touche, mes sous-vêtements... Mes sous-vêtements... Je ne crois pas pouvoir être plus rouge que je ne le suis. Si ? Non, impossible. Je crois même que je rougis tellement que j'ai créé une nouvelle couleur de rouge qui n'existait pas. Ma peau me brûle tellement qu'on pourrait croire que j'ai de la fièvre, si on venait à me toucher le visage.

Maintenant que tout est ramassé... Un autre problème se pose. Bien que mes sous-vêtements soient à l'abri des regards, et dieu merci, ils sont maintenant mélangés avec les affaires de cet inconnu dans un même sac. Je prie pour que nos chemins ne se recroisent plus jamais... La honte... Tout comme les quelques passants qui se sont arrêtés pour nous regarder. Faites que je n'aie jamais à m'occuper de leurs enfants. Jamais. Je suis à deux doigts de me promettre de ne plus jamais acheter de sous-vêtements de toute ma vie, mais ne pas en porter du tout me serait encore plus honteux, si cela venait à se savoir. Il m'était totalement impossible de regarder l'homme en face. Lui parler... Cela n'allait pas être simple non plus. Surtout que cet inconnu avait une proposition à me faire, face à notre problème commun.

Non ! Répondis-je précipitamment, le cœur battant de peur et de gêne. Si vous y allez... juste pour demander un sac... cela va paraître bizarre et... il faudrait vider de nouveau le sac pour s'assurer que l'un ne reparte pas avec... un truc de l'autre... Une culotte pourrait facilement rester cachée dans l'autre. Cela serait gênant si... si cela arrivait...

Je parlais avec beaucoup de nervosité dans la voix. Elle était limite tremblante. J'avais attrapé une de mes mèches de cheveux et l'enroulais machinalement autour de mes doigts. La tête baissée, je n'osais pas regarder cet inconnu. Je me sentais piégée. J'avais trop peur de rester coincée dans ce moment de gêne toute ma vie. Et la solution qui me vint... Si j'y pensais avec du recul... était sûrement la pire !

Le mieux, ce serait de vider le sac chez moi... à l'abri des regards...

Pando

Echanges de paquet.

( @JOYCE BACKER &EOGHAN)

J'avais été assez distrait pour prendre qui ne m'appartenait pas, je peux parfois faire de grosses boulettes, heureusement, je ne fais jamais de boulette au travail, donc en dehors, j'ai parfois l'impression que je compense. L'affaire des sacs échangés aurait pu s'arrêter là, mais le sac de la demoiselle se déchire et tout son contenu tombe au sol. Il n'y a rien de mal dans ce sac, des sous-vêtements, nous en partons tous, mais cette situation semble vraiment gêner la jeune demoiselle qui se trouve devant moi. Je l'aide à ramasser, afin que cela soit caché le plus rapidement possible, mais je me dis que cela n'était pas une bonne idée, car j'ai l'impression qu'elle est encore plus gênée. J'aurais envie de lui dire que ce n'est rien, ce ne sont que des sous-vêtements et une petite voix que je chasse très vite, pense que les sous-vêtements sont assez jolis. La demoiselle devient de plus en plus rouge, due à la situation et à une grande timidité.

Nous mettons tous les sous-vêtements de la demoiselle dans mon sac et je me dis que je la laisserais reprendre ses affaires, sans regarder, je n'avais pas du tout envie de la mettre davantage mal à l'aise. Il n'y avait pas mort d'homme face à cette situation, du moins pour moi, mais c'était une tout autre histoire pour la jolie demoiselle. Je lui dis donc que je vais aller chercher un sac dans un autre magasin, afin qu'elle puisse retrouver ses affaires. Mais la demoiselle refuse, elle a peur que la situation retourne mal, la pauvre, elle a l'air vraiment paniqué face à cette situation. Je ne connais rien de la femme que j'ai en face de moi, rien de sa vie, mais je sais que je suis face à une femme gentille et extrêmement timide. Elle parle d'une façon très nerveuse et ne me regarde même pas. J'ai pas du tout qu'elle fasse une attaque de panique, elle n'avait pas du tout besoin de cela. Elle me fait une proposition à laquelle elle n'a pas du tout réfléchi, je pense. « Je peux aussi me rendre seul dans le magasin, j'achète un sac et je vous laisse reprendre vos affaires? » Je trouve que c'est la meilleure solution, pas sûr qu'elle veuille me voir chez elle. « Et je ne sais pas vous, mais moi, j'aurais bien besoin d'une boisson chaude... » Elle en avait bien besoin, cela allait l'aider à se détendre, je partirais pour un bon chocolat chaud.