Être père...être père, c'est quoi ? C'est avoir planté la petite graine ? Tout le monde peut planter des graines ! Être père s'est bien plus que cela ! Être père s'est être présent pour son enfant, l'éduquer, lui apprendre des choses, lui apporter de l'amour et j'en passe. Mon géniteur n'a jamais été mon père...il était mon géniteur. Un géniteur que j'appelais par son prénom et que je voyais trois fois dans l'année. La véritable image paternelle que j'ai eue a été celle de mon grand-père, un homme formidable, qui a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Alors certes, l'amour qui me portait était un peu hors normes, mais il y a tellement différentes façons d'aimer un enfant.

Edward Walton a bien su gérer sa vie, en ne partant de rien, il est devenu l'un des propriétaires de club de luxe les prisés des Etats Unis, il fait affaire avec des personnes du monde entier. Edward Walton a perdu sa femme très jeune, alors que leur fille avait à peine 3 ans, une fille qui l'a su élevé et rendre aussi redoutable que lui, voir même encore plus. Maja Walton est un véritable requin dans le monde des affaires, une femme froide, calculatrice et sans cœur dit on...ce ne sont que des rumeurs...enfin...il suffit de la voir avec son fils, avec lui, elle n'a rien de froid, de calculateur ou de sans-cœur...avec lui...elle est tout simplement une mère, une maman qui aime son fils plus que tout au monde.


Grand-père m'avait toujours tiré d'affaire, que ce soit auprès des directrices des écoles privées que j'avais fréquentés, auprès des professeurs qui disaient que j'étais un garçon bien trop agité...et même auprès des femmes beaucoup trop... Agrippée à moi ! Alors quand j'étais été arrêté pour trafic de stupéfiants, je m'étais dit, naïvement, que grand-père me sortirait de la...encore une fois ! Je n'avais donc aucune crainte quand mon procès est tombé, quand je me suis retrouvé face à une juge qui ne supportait pas mon air supérieur de "petit garçon privilégier" Oui, je le reconnais, je la regardais de haut, un sourire arrogant sur les lèvres...mais qu'est-ce que je risquais ?
Deux ans...deux ans de prison...voilà ce qu'elle avait annoncé avant de taper un coup de marteau sur ce bloc rond...je jette un coup d'œil à grand-père...qui regarde ailleurs. Les gardes s'emparent de moi et m'entraînent dans une cellule. Grand-père arrive quelques secondes plus tard...mes mains accrochent les barreaux de cette minuscule cellule. « Mais putain qu'es ce que tu fais ? » je lui demande cela en danois, c'est dans cette langue que nous communiquons. Mon grand-père me regarde et pose une de ses mains sur ma joue « Je t'offre une leçon... idiot ! » bien sûr que je suis hors de moi ! Mon grand-père retire sa main et me dit alors « Tu apprendras à être plus discret en affaires...dans mes affaires...dans mon héritage... » Je le foudroie de regard, il pause ses mains sur les miennes et me dit alors « Deux ans de réflexion...j'espère que cela t'apprendra à ne pas foutre la merde dans mes affaires...dans tes futures affaires... » Puis il me fait un petit sourire avant de me dire « Apprends aussi la discrétion et la finesse des affaires... »  

Je me retrouve en orange, assis dans un réfectoire plein de monde...je regarde mon plateau...c'est dégueulasse, hors de question que je bouffe cette merde ! Voilà quelques jours que je suis enfermé ici et que je n'ai toujours pas touché à ma bouffe. Le gardien me regarde, un sourire aux lèvres...quel connard ! Je ne le quitte pas des yeux...il se prend pour qui ? Il s'approche de moi et me dit alors « Tu vas cesser ton regard hautain... » alors là, il peut toujours rêver, il n'est personne à mes yeux, qu'un fonctionnaire minable, qui ne fera jamais rien de mieux de sa vie...je continue de le regarder...un petit sourire sur les lèvres...ça le rend fou ! Il balance mon plateau et me dit « Lève-toi détenu ! » bien entendu, je ne le fais pas...il le lève alors du banc où j'étais assis à me conduit dans ma cellule.

Deux semaines, deux semaines que je suis enfermées, mais j'ai l'impression que cela fait des années, c'est effrayant de voir combien le temps s'arrête ici. Alors que je suis assis en train de lire, j'ai la surprise de voir deux gros bras s'asseoir à côté de moi...je ne les calcule pas...Ils restent quelques secondes sans rien me dire, mais finissent par me parler. L'un d'eux prend le livre que j'ai en main « Qu'est-ce que tu lis belle gueule ? » je le regarde et je lui dis alors « Pas sûr que ta petite capacité cérébrale puisse comprendre ce que je lis... » Il me regarde...je vois qu'il n'a pas totalement compris ce que je viens de lui dire...pas du tout compris même. Il doit se passer deux ou trois minutes avant qu'il ne me dise « Tu me traites de crétin ? » je pose mon regard sur lui « Je crois que le faite que tu mettes plusieurs minutes à comprendre réponds à ta question... » Bon bien entendu, cela ne lui plaît pas du tout, mais alors vraiment pas du tout.

Après un passage à tabac, je me retrouve à l'infirmerie...oui ils ne m'avaient pas fait de cadeau ! Quand je retourne dans ma cellule quelques jours plus tard, je me rends compte qu'il y a eu un changement de...colocataire...je regard ce dernier...il ne ressemble en rien à l'un des détenus que j'ai croisé...l'homme que j'ai en face de moi vient du même milieu social que moi, cela ne fait aucun doute...il se présente...Lonas.

En prison, nous avons quatre grandes options... mourir, devenir un caïd, baissé son froc et devenir une petite pute ou cogner et se battre...j'ai choisi cette dernière option et Lonas avait fait de même !! C'est d'ailleurs comme cela que je me suis retrouvé avec le visage tailladé. J'avais été attrapé par plusieurs gros bras, quatre au total, ils m'avaient maintenu les jambes, les bras et le visage et leur cutter s'était amusé sur mon visage.      


Avoir des sentiments, pleurer...ce n'est pas pour moi, je laisse cela aux autres et certains le font bien assez pour moi, mais la mort de grand-père m'a fait du mal, aussi sévère avait il été avec moi. Avec sa mort, je ne perdais pas seulement l'unique figure paternelle que je n'avais pas eue, je prenais la tête de l'empire que mon grand-père avait mis en place. Est-ce que j'avais la pression ? Pas du tout ! Il avait fait en sorte que je sois en mesure de le faire, grand-père ne laissait rien au hasard, il avait donc fait de moi un digne héritier. Alors que j'étais installé depuis plusieurs années à Boston, me voilà en route vers une vie nouvelle à San Diego où je vais siéger à la place de mon grand-père. Pas du tout ! Il avait fait en sorte que je sois en mesure de le faire, grand-père ne laissait rien au hasard, il avait donc fait de moi un digne héritier. Alors que j'étais installé depuis plusieurs années à Boston, me voilà en route vers une vie nouvelle à San Diego où je vais siéger à la place de mon grand-père. Je n'étais pas du tout impressionné par ces nouvelles responsabilités...j'avais été préparé.